Balade à Tourinnes la Grosse12 juin 2025

Ce matin, un soleil généreux accueillait les 27 « marcheurs » à Tourinnes-la-Grosse qui fait partie de la commune de Beauvechain en province du Brabant wallon et est située tout près de la frontière linguistique. Le point de départ de cette première balade de 2025 était fixé sur le parking situé derrière l’église Saint-Martin classée patrimoine exceptionnel de Wallonie. Construite en pierre de Gobertange, c’est une des plus remarquables églises romanes du pays et un coup de foudre assuré pour les amoureux de la simplicité et la sobriété du style roman primitif. Le premier regard est attiré vers la large et « grosse tour » carrée aux murs épais, plus basse et plus imposante que la plupart des tours d’églises et qui justifie pleinement le qualificatif accolé au nom du village de « Tourinnes-la-Grosse ». L’épaisseur des murs varie de 1,6 à 1,8 mètres et la partie la plus ancienne remonte à l’époque carolingienne (Xe siècle). Les piliers carrés sans chapiteau, la nef très large et peu élevée, les petites fenêtres supérieures, le plafond en bois et les enduits à la chaux sur les murs donnent à l’édifice l’aspect d’une « basilique chrétienne primitive ». On y découvre aussi une chaire de vérité baroque du XVIIe siècle, une cuve baptismale en pierre bleue de la même époque, des confessionnaux Louis XIV ainsi qu’un banc de communion Louis XV en fer forgé. En novembre de chaque année, l’édifice devient le lieu d’un spectacle théâtral et musical : les fêtes de la Saint-Martin.

Un peu plus loin, nous sommes passés devant la maison de Julos Beaucarne, décédé en  2021 à l’âge de 85 ans. Grand défenseur de la culture wallonne, de la francophonie et de l’environnement, il était conteur, poète, comédien, écrivain, sculpteur et chanteur, chantant en français et en wallon ; tout le monde se souvient encore de « La P’tite Gayole », à coup sûr ceux qui étaient avec nous lors du voyage au Pays basque !

Puis, nous avons longé le Mille, ruisseau dans lequel nous avons pu voir un dispositif de régulation de débit en cas de fortes pluies. De là, notre parcours nous a amenés à la chapelle Saint-Corneille. Cet élégant bâtiment de style gothique a été construit en 1460 par le seigneur Guillaume de Bierbeek et son épouse Elisabeth de Berchimont. Mais qui est saint Corneille, le patron de cette chapelle ? Il était pape de 251 à 253 et est le protecteur des bêtes à cornes ; il était également invoqué contre ce que l’on appelait au Moyen Âge le « mal caduc » et qui peut être assimilé aux formes actuelles d’hystérie et d’épilepsie. Dans ladite chapelle, on peut admirer trois œuvres du talentueux céramiste Max Van der Linden, un artiste local. Signalons encore que, le quatrième dimanche après Pâques, la Confrérie royale Saint-Corneille organise une procession avec la présence de chevaux, de cavaliers et de char : une fête à la fois religieuse, folklorique, historique et conviviale.

Plus loin, au milieu de vastes paysages agricoles, nous avons découvert la chapelle Notre-Dame du Rond Chêne. Elle doit son appellation au fait qu’à l’origine un chêne se trouvait à ses côtés ; aujourd’hui, elle est entourée de deux érables. Elle est l’unique vestige d’une léproserie présente à cet endroit du XIIIe au XVIIIe siècles. Un édifice religieux de ce nom est déjà cité dans les textes dès 1356-1358. Érigée en pierre de Gobertange, matériau régional par excellence, cette chapelle est de style classique. L’édifice actuel a été reconstruit en 1768 comme l’indique la date présente sur le linteau du porche. À l’intérieur est conservée une statue de la Vierge de Notre-Dame du Culot, habillée à l’espagnole. La piété populaire connaît encore aujourd’hui des prolongements à cet endroit. Ainsi, la Vierge participe chaque année à la procession Saint-Corneille. Saviez-vous que le 7 décembre 1863, une météorite de 14,5 kg tomba du côté du Rond-Chêne ? Le Musée national d’Histoire naturelle à Paris en possède un gros fragment de 1,2 kg.

De là, nous avons emprunté la ruelle Sainte-Barbe, une chavée encaissée, pour rejoindre presque en ligne droite le parking où nous avons repris nos voitures pour nous rendre au restaurant « La Ville de Wavre » à Perwez. Ici, nous n’étions pas seulement 27 « marcheurs », mais bien 37 Copines et Copains pour partager un repas convivial et sympathique à l’ombre sur la terrasse du restaurant.