Balade à Dongelberg

Cette petite balade d’environ 5 km, initialement programmée début mai, avait dû être reportée pour finalement se dérouler le 4 juillet dernier. Une bonne vingtaine de courageux avaient enfilé les chaussures de marche, alors que 29 Copines et Copains se sont ensuite retrouvés au restaurant « La Ville de Wavre » pour un bon petit repas en toute convivialité.

Le charmant village de Dongelberg fait partie de la commune de Jodoigne située dans le Brabant wallon. Son nom est évidemment d’origine flamande : la dernière syllabe signifie « montagne » alors que le préfixe « Dongel » dérive sans doute du flamand « donkel » ou de l’allemand « dunkel » et se traduit en français par ténébreux, obscur, sombre. L’endroit est connu pour sa carrière de quartzite pouvant atteindre 40 mètres de profondeur – qui est maintenant un site de plongée – et pour son château qui a défrayé la chronique en février 2020 à la suite d’un incendie accidentel provoquant d’importants dégâts. Les connaisseurs de football se rappelleront aussi du « Taureau de Dongelberg », un célèbre joueur dont le surnom faisait référence à ses origines, son gabarit et sa combativité. Vous l’aurez deviné, il s’agit de Marc Wilmots qui a connu une carrière internationale et est devenu entraineur de notre équipe nationale.

Comme d’habitude, nous sommes partis à la découverte des recoins pittoresques et autres curiosités cachées du village au détour de ses sentiers ou de ses paysages verdoyants. Toutefois, une petite difficulté s’est ajoutée à notre parcours : en effet, il avait abondamment plu les jours précédents et encore tôt au matin de notre balade, ce qui avait transformé la première partie de notre circuit en un véritable « trail ». Cependant, avec un peu d’entraide et la bonne humeur, tout s’est bien passé … à part que nous avons dû frotter nos chaussures et les bas des pantalons le soir.

Le départ était fixé près du site des anciennes carrières de Dongelberg caractérisé par la coexistence, à quelques dizaines de mètres de distance, de deux grandes cavités artificielles inondées naturellement. L’exploitation du quartzite remonte à la moitié du XVIIIe siècle. Cette pierre très dure fut largement utilisée comme pierre à paver et, dans une moindre mesure, comme pierre à bâtir. Il y a une dizaine d’années, la Région wallonne a décidé d’attribuer la qualité de site « Natura 2000 » à une grande partie de ces anciennes carrières. À la base de cette décision, l’existence de deux plans d’eau entourés de parois rocheuses, habitat caractéristique du hibou Grand-Duc, le plus grand rapace nocturne d’Europe. À peu de distance de ces deux plans d’eau, on trouve aussi des prairies naturelles caractérisées par une exceptionnelle biodiversité.

Un peu plus loin, un pont en fer forgé (1865) surmonte le chemin creux dans la partie non privée du château de Dongelberg. Les initiales « OZ » font référence à la famille d'Ozy de Zegwaart, propriétaires du château à cette époque.

Le premier château de Dongelberg est mentionné en 1495. À l’origine, un donjon dominait l’ensemble du domaine ; une église et un cimetière se trouvaient à côté des dépendances du château. Il fut longtemps le paradis des enfants, puisque de la Première Guerre mondiale à 1979, il abrita les services de l'OEuvre Nationale de l'Enfance. Après 1979, les anciennes écuries ont été transformées en école d'hôtellerie, officiellement du moins, car les « initiés » parlent plutôt du « Centre de retraite international pour adultes » de l'Opus Dei. Malheureusement, le soir du 18 février 2020, alors que le bâtiment était en travaux de rénovation pour la mise en place d’une nouvelle installation électrique, un violent incendie se déclara et ravagea l’ensemble des bâtiments.

Ensuite, nous sommes arrivés à « La Grande Croix » en béton du cimetière français ; elle a été érigée en souvenir des 66 évacués français qui perdirent la vie entre le 25 octobre 1918 et le 7 janvier 1919 à la suite d’une épidémie de grippe espagnole. Ils furent inhumés dans un terrain acquis à l’époque par les autorités communales et situé aux abords de « l’arbre Sainte-Philomène », là où la croix est érigée au lieu-dit « Cimetière des Français ».

En nous approchant de la fin de notre parcours, nous avons longé l’Ancien Moulin des Roches ou Moulin De Vroye ou Grand Moulin. Implanté au pied d’un petit massif rocheux, l’ensemble clôturé de bâtiments en brique blanchie et pierre de Gobertange remonte au XVIIIe siècle. Pendant tout un temps, il a abrité une ancienne brasserie. Dans le mur de façade, on peut observer une potale de la Vierge à l'enfant.